samedi 18 février 2012

Le Yantra Chintâmani


  (Image Shri yantra)

Le yantra est un diagramme géométrique, les traditions tantriques attribuent un grand rôle à la figure géométrique qui supporte les mantras.
Sans entrer dans une étude sur l’ancienne géométrie hindoue, les figures linéaires ont été nommées soit par le nombre de leurs cotés, soit par le nombre de leurs angles. Les plus vieux noms hindous des figures géométriques sont formés par juxtaposition des noms de nombre et du mot srakti qui signifie coin, angle. (Ex : catuhsrakti, le rectangle à quatre côtés)

C’est un graphique symbolique, comportant deux partie, destiné à exprimer l’univers, unité et multiplicité, essence et formes, dont le centre essentiel et dynamique est le grand illuminateur, il favorise la spéculation intense, l’éveil et l’activité des forces mystiques correspondant aux figures, symboles et signes qui entrent dans sa composition.

Je vais vous donnez un exemple avec le plus connu le Shri yantra

En principe la figure se compose de neuf triangles entrelacés dont quatre la pointe en l’air et cinq la pointe en bas. Ces neufs triangles sont entourés de deux rangées circulaires de pétales, la première rangée en couronne étant composée de huit pétales et l’autre, de seize pétales.
Enfin une triple enceinte orientée par quatre portes, aux quatre directions de l’espace, ferme le tout et est nommé Bhupur, mot à mot corps ou rempart terrestre ou matériel.

Dans la méditation, on peut aller du centre, marqué du mantra Shrim, vers cette enceinte, dans une idée de création, d’expansion ou bien on peut aller de l’extérieur, vers le point central, dans une dissolution continue et progressive, qui efface peu à peu les illusions de l’univers pour centrer la conscience sur l’ultime réalité.

La méditation de première sorte est dite vishnuïste, celle de seconde sorte est shivaïste.
Dans ce développement vers l’extérieur, on rencontre tour à tour : Le point, le premier triangle pointe en bas, les huit angles des trois triangles entrecroisés à partir du centre, dix angles, encore dix angles, quatorze angles, les huit pétales de la première couronne, les seize pétales de la seconde couronnes, et enfin le Bhupur.

La figure originale est souvent colorée différemment selon l’ensemble des angles, en fait une rangée circulaire de lettres sanscrites délimite relativement bien ces zones concentriques et circulaires. Ce commentaire ci-après sur cette figure, part de l’extérieur vers le point central, symbolisant le processus humain de dissolution, selon le monde shivaïste.

Bhupur
La figure totale, le yantra est le symbole de l’être humain, mais avec les possibilités subtiles et spirituelles que fait apparaître l’orientation du yantra.

Les possibilités cachées du corps humain qu’il faut mettre en œuvre et qu’il faut faire apparaître par certains procédés techniques de méditation.
Bhupur est la triple enceinte, avec quatre portes, qui entoure le yantra.

La ligne extérieure du Bhupur symbolise le pouvoir matériel et l’enveloppe grossière du corps humain, la ligne du milieu symbolise les huit devatâs présidant aux huit pouvoirs que les premiers contacts avec le monde spirituel font obtenir, la ligne intérieur symbolise les dix centres, les chakras dans le corps humains que le tantriques met en jeu par cette méditation.

Les XVI Pétales
Ce sont eux qui forment la première couronne du yantra. Chaque pétale contient le nom de la devatà correspondante, à coté de la lettre sanscrite de l’alphabet qui lui est consacrée. Il y a donc, dans ce yantra, seize déités présidant seize voyelles de l’alphabet et travaillant dans seize mantras.

Les VIII Pétales
Cette partie de yantra fait déjà appel aux plans plus subtils de l’être, les huit devatàs qui président chaque pétale agissent sur les cinq indriyas (facultés de sensation et d’action de l’être humain) qui ont un double aspect, psychique et physique.

Il y a onze indriyas, mais ce sont les cinq indriyas d’action (karmêndriyas) qui sont envisagés ici. Cette action ce fait cependant par « une lumière immatérielle » et les phénomènes dit psychiques, télépathie, clairvoyance appartienne à ce stade des plan subtiles.

Les quatorze angles
Les devatàs qui président à ces angles formés par les entrelacements des triangles, sont les yogini du culte tantrique, c’est la que résident les pouvoirs non matériels du corps, chaque angle est sous la « lumière » d’une des quatre premières lettres de l’alphabet et correspond également à une partie du corps humain dont voici l’énumération :

1) l’oreille
2) pieds
3) foie
4) organes sexuels
5) œil gauche
6) espace entre les deux yeux
7) narines
8.) œil droit
9) oreille droite
10) cavité de la gorge
11) langue
12) racine de la narine gauche
13) racine de la narine droite
14) milieu de l’épine dorsale située entre le dos et le sommet de la tête.

Les dix angles extérieurs
Les devatàs qui président ces angles sont les yogini kula ou du groupe, en centrant l’état de conscience sur elles, elles permettent à l’être humain de s’unir à l’homme cosmique (l’adam universel) par les cinq types de respiration praniques du corps, cœur, évacuation par l’anus, par la sueur du corps entier, par la gorge, par les intestins et par la lumière d’hiranyagarbha, on avance dans la voie de la connaissance, il est le principe de la manifestation subtile, « l’embryon d’or » subtil et non corporel de l’être humain*. Tout cela montre que la méditation dans les dix angles extérieurs est déjà très élevé dans les plans subtiles.

Les dix angles intérieurs
La lumière se concentre ici dans divers centres corporels et y atteint la force du feu*. Cette lumière provient du soleil sous forme de dix vibrations distinctes (ou rayons) qui agissent séparément sur les dix « systèmes circulatoires » du corps humain.

Les huit angles
Ces huit angles président les déesses, les yogini du verbe. On doit conquérir le verbe (Shabdabhama) après avoir conquis les trois cités :

1) du corps (par la maitrise du froid et du chaud)
2) du mental (par le bonheur et la misère)
3) de la nature (par la maitrise des trois gunas qui sont
sattva : tendance ascendante, conformité à l’essence pure de l’être
sat, rajas : impulsion expansive, développé vers l’obscurité, l’ignorance, la confusion.
Cette triple conquête des trois cités donne l’autorité pour connaître la devatà tripurà.

Le triangle
La conquête des plans subtiles ainsi accomplie, ce sont les états non différenciers qui sont abordés ensuite, le triangle symbolise la grande illumination qui donne « tous les secrets » Et permet l’analyse de l’universel

Le point central
Le point centrale est l’identification suprême « qui est toute joie » (béatitude) et qui fait la synthèse des éléments analysés par l’état précédent, symbolisé par le triangle, le mantra de cet état est Shrim.

La vie des yantras
L’exactitude du graphisme etc est essentiels pour le succès de l’opération. On peut comprendre aisément la raison d’une telles minuties, si chaque lettre ou ensemble de lettres est un « centre de force subtiles » la position de celles-ci dans le yantra ne peut être indifférente.

Leur place, leur nombre, leur ordre, leur choix obéissent à des règles précises, à un formulaire exact. Après l’inscription du yantra on ordonne « l’adoration » avec des fleurs, des offrandes etc..

On comprend immédiatement que l’inscription de lettres « vivantes » sur un matériel choisi, sur un support dont les « effluves » subtiles s’accordent avec les éléments du yantra, « crée » au vrai sens du mot, une déité (un élémental selon la tradition magique occidentale) et qu’il faut « nourrir » cette déité si l’on veut qu’elle agisse comme tout être vivant. L’offrande de fleurs, de parfums, de mets choisis rend favorables cette déité, pour accomplir le but que veut l’opérateur. Quoi qu’il en soit le tantrique croit à la réalité sur les plans subtils, du yantra qu’il a créé et les offrandes qu’il lui fait correspondent au processus psychologique profond de nourriture d’un être vivant et également de respect.

* Le royaume du feu (Téjas) a pour régent Agni, c’est le premier stade post mortem après la mort de l’être humain. L’état atteint ici est donc celui que les mystères anciens appelaient majeur.

* L’être humain est composé de cinq corps ou koshas qui sont :
Le corps physique, le corps vital, le corps mental, l’état de compréhension, l’état de béatitude.

Invocation a Shiva
« Oh Shiva ! Seigneur de la danse,
Toi qui appelles, par le roulement de ton tambour,
Tous ceux qui sont absorbés dans les choses du monde,
Toi qui écartes la peur chez les humbles et les réconfortes par ton divin amour,
Toi qui montres, par ton pieds soulevé de terre le chemin du salut,
Toi qui portes le feu du sacrifices et qui danses dans les demeures de l’univers,
Protèges-nous ! »


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